Thursday, August 30, 2007
Namouna: ballet de Charles Nuitter et Lucien Petipa, musique d'Edouard Lalo (1882)
Lifar n'a rien inventé, la "Cigarette" existait déjà... ...dans le ballet Namouna, chorégraphié en 1882 par Lucien Petipa à partir d'un livret de Charles Nuitter inspiré du célèbre poème d'Alfred de Musset et sur une musique signée Edouard Lalo composée spécifiquement pour la danse!En voici la distribution d'origine, avec notamment Rita Sangalli et Louis Mérante dans les rôles principaux, et le livret d'inspiration orientaliste, conformément à l'imaginaire et à l'esthétique régissant le long poème narratif de Musset: En 1908, Léo Staats remonta pour l'Opéra de Paris Namouna avec Carlotta Zambelli et lui-même dans les rôles-titre.Puis vint Serge Lifar qui créa Suite en blanc en 1943. La dimension narrative disparut au profit d'un ballet abstrait, pure démonstration de virtuosité, mais gardant dans les intitulés des variations le "caractère" propre au ballet d'origine.Le ballet: Les 19 et 20 juin 1943, une formation réduite du Ballet de l’Opéra présentait en Suisse un divertissement sur une musique de Chopin, regroupant Suite de danses d’Ivan Clustine, revue par Albert Aveline et Les Sylphides de Michel Fokine. Serge Lifar baptisa alors la soirée « Suite en blanc », titre qu’il reprit quelques jours plus tard pour le ballet qu’il venait de régler sur les extraits de Namouna d’Edouard Lalo. Le ballet Suite en blanc fut remonté par Lifar au Nouveau Ballet de Monte-Carlo en 1947, sous le titre Noir et Blanc.« Suite en blanc est une véritable parade technique, un bilan de l’évolution de la danse académique depuis quelques années, une facture présentée à l’avenir par le chorégraphe d’aujourd’hui. […]En composant Suite en blanc, je ne me suis préoccupé que de danse pure, indépendamment de toute autre considération. J’ai voulu créer de belles visions, des visions qui n’aient rien d’artificiel, de cérébral. Il en est résulté une succession de véritables petites études techniques, de raccourcis chorégraphiques indépendants les uns des autres, apparentés entre eux par un même style néo-classique. » Serge Lifar, Le Livre de la danse, 1954La musique:« Certains m’ont reproché d’avoir "impitoyablement tailladé" la partition d’Edouard Lalo pour Namouna, ou bien d’avoir réglé des "danses pures" sur une musique "orientale". A l’exclusion de quelques numéros - qui d’ailleurs ne figurent pas dans cette version -, le caractère oriental de la musique de Lalo est pour le moins discutable, tandis que son aspect foncièrement dansant ne saurait être mis en doute. Voilà une belle, une très belle musique et une musique nettement "chorégraphique". Primitivement, en 1882, Namouna était un grand ballet en deux actes et trois tableaux, sur un livret de Nuitter et de Lucien Petipa. […]Namouna n’eut pas un grand succès et sa carrière s’est arrêtée à seize représentations. Elle fut reprise en 1908 dans une belle interprétation, ayant en tête Mlle Zambelli et M. Léo Staats. Mais malgré le succès de Mlle Zambelli, notamment dans le pas de la Cigarette, où elle imitait les volutes de la fumée, elle ne se maintint pas.La musique d’Edouard Lalo a été élaguée au moment où, en 1935, M. Léo Staats réglait un divertissement pour le Corps de Ballet de l’Opéra se rendant à Florence.C’est dans cette version simplifiée que la partition me fut confiée pour y régler une chorégraphie nouvelle. Seuls les fragments les plus beaux étaient conservés, généralement sans transition, et constituaient une véritable suite de numéros dansants, soli, pas de deux, pas de trois… La question ne se posait même pas de leur imposer une action, de les relier entre eux par un fil littéraire. » Serge Lifar, Comoedia, juillet 1943 (texte extrait du site de l'Opéra de Paris)Interprètes de la création: Lycette Darsonval, Solange Schwarz, Yvette Chauviré, Micheline Bardin, Marianne Ivanov, Paulette Dynalix, Serge Lifar, Roger Fenonjois, Roger RitzStructure: Ballet sans thème composé d'une suite de dix études chorégraphiques sans lien d'action, dansé par un ou plusieurs solistes et le corps de ballet. 1) La Sieste (trois demi-solistes)2) Pas de Trois - Thème varié (trois solistes)3) La Sérénade (une étoile)4) Pas de cinq (une étoile et quatre garçons)5) La Cigarette (une étoile)6) La Mazurka (un danseur étoile)7) Pas de deux - l'Adage (deux étoiles)8) La Flûte (une étoile)9) Finale - le Manège et les Fouettés (ensemble)Costumes et décors: le classique tutu blanc pour les femmes et le collant et la chemise blanche pour les hommes; la scène est totalement dépouillée et comporte au fond deux rampes latérales menant à un praticable sur lequel se place une partie du corps de ballet pendant les évolutions des solistes. Merci à Mad!!!
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